Résumé
De Moshé Smilanski à Amos Oz ou David Grossman, de la diaspora aux années 1980, comment les écrivains israéliens ont-ils perçu l'Arabe palestinien, entre personnage réel et personnage de fiction ? Comment est-il décrit ou désigné ? De quelle manière s'exprime-t-il ? Comment s'insère-t-il dans la narration ? Certaines scènes, telle la rencontre, paraissent typiques de ce voisinage à la fois familier et inquiétant. Ce personnage a-t-il connu une certaine évolution ? Avant 1948, le personnage du bédouin, noble et puissant, adapté à un environnement difficile à saisir par le pionnier juif d'origine européenne, fait figure de modèle. Cette image positive. inspirée du bon sauvage, fait place, après la création de l'Etat d'Israël, à un traitement contrasté. C'est dans les années 1970 que le personnage prend plus de relief et s'individualise peu à peu. Les années 1980 représentent un véritable tournant : des auteurs tentent de reproduire une réalité arabe dans laquelle le personnage juif occupe une place périphérique. Cette évolution témoigne d'un renversement de points de vue lié aux événements historiques, et contribue peut-être, comme en témoigne la réédition de nouvelles rédigées dans les années 1950 et ne s'inscrivant pas dans une perspective sioniste, à une réévaluation de la littérature israélienne.