Résumé
Hors structuration, il faudrait pour chaque expérience du monde, singulière, un '' nom propre '' qui la verbalise. Cette nomination immédiate est une nomination absolue. Il a fallu structurer les langues. Les construire sur un plan simple, congru. Les langues ont été construites au long cours d'une pratique immémoriale sur le seul plan humainement possible, le plan binaire. De fait toute langue humaine s'est constituée, binairement, en trois systèmes : un système de phonèmes, consonnes ou voyelles, et de syllabes qui font à ces phonèmes leur place dans la langue ; un système de nomination, sa morphologie, qui construit sur des racines ses unités de nomination : ses noms, ses verbes... ; un système de communication, sa syntaxe, qui structure les phrases de la langue sur les trois seules relations binaires concevables : la relation biunivoque, entre les deux constituants qui fondent le noyau de chaque phrase, et les relations univoques, soit de subordination, soit de coordination, entre ses autres constituants éventuels. La grammaire ici présentée, ainsi reconnue, est donc aussi une grammaire diachronique et une grammaire générale.
Elle donne une image linguistique, lisible, cohérente, de la langue arabe. Les nombreux exemples qui l'illustrent ont été choisis dans des textes de toutes les époques pour leur pertinence et aussi pour leur beauté. Enfin la double notation constante de chaque mot arabe par des caractères arabes et par les symboles convenus pour leur translittération la rend immédiatement accessible à tous les lecteurs.