Résumé
Quand l'armée française entama la colonisation du Maghreb au XIXe siècle, l'un de ses premiers gestes fut de réglementer la prostitution. Au final, ce fut un échec. Pourquoi ? Comment des femmes passées de la domination masculine à la domination coloniale se sont-elles adaptées à la mise en place d'un «taylorisme sexuel» ? Qu'ont-elles fait pour maintenir un lien fort avec leur société d'origine tout en s'européanisant ? Leur position singulière, comme passerelles entre les communautés «indigènes» et européennes, permet-elle de dépasser les stéréotypes sur la société coloniale ? Brassant de multiples sources (archives judiciaires et militaires, témoignages, littérature orientaliste et cinéma colonial, arts plastiques, urbanisme, photographie, presse de reportage), ce livre explique ce que fut réellement la violence sexuelle coloniale et comment, entre 1830 et 1962, dans l'ensemble du Maghreb comme en métropole, l'imaginaire colonial a pris forme.