Résumé
Choisir de voir l’Iran dans les regards qu’y ont posés les cinéastes, c’est suivre des trajectoires plutôt que s’attarder sur certains sites. Les distances à parcourir, petites ou grandes, s’emparent des scénarios. Pays de nomades et de cavaliers, l’Iran est par excellence celui du road-movie, une invitation à des parcours, tant géographiques qu’initiatiques.
Étrangers et Iraniens n’ont pas filmé le même Iran. Les premiers, peu nombreux mais non moins reconnus (Pier-Paolo Pasolini, Agnès Varda, Ben Affleck, entre autres), ont mis en scène ce pays de haute civilisation, s’en servant parfois comme d’un décor luxuriant ou rugueux. Les seconds ont pris à revers cette beauté trop imposante et ont dessiné une autre cartographie de leur pays, développant une modernité cinématographique « à l’iranienne ». Abbas Kiarostami, Majid Majidi, Samira Makhmalbaf, Asghar Farhadi, Jafar Panahi en sont parmi les représentants les plus connus.
Agnès Devictor, maître de conférences à l’université de Paris 1-Panthéon Sorbonne, chercheur associé à l’Unité Mixte de Recherche Monde iranien et indien, est une spécialiste de l’Iran et de son cinéma.