Résumé
Surtout, il met en lumière une «erreur» qui traverse l'islam depuis le début : l'idée que l'islam n'a aucun problème avec la raison et la rationalité scientifique, l'idée aussi que l'islam est laïc par définition, qu'il se concilie sans peine avec l'économie moderne, la démocratie, etc. Il y a là un point aveugle, sur lequel même les réformistes n'ont guère été lucides, car les ruptures nécessaires, par exemple la séparation de la religion et de l'État, ne s'accommodent guère de ces visions conciliatoires, qui n'aboutissent qu'à des demimesures, et même à une absence de mesures politiques. Faute de payer le prix de la modernisation, les pays d'islam végètent dans des semi-modernités, où, en dernière instance, le religieux a toujours le dernier mot et fait peser sa chape sur les sociétés et les individus musulmans.