Résumé
Le Régime politique, qui est peut-être le testament philosophique de Farabi, est une oeuvre de synthèse, dans laquelle la première partie, spéculative (métaphysique, physique), se veut le fondement de la seconde partie, qui est politique et éthique.Farabi y condense toute son interprétation d'Aristote et de Platon. Cette oeuvre, qui n'a fait l’objet d’aucune traduction convenable, est ici traduite et abondamment annotée pour la première fois en français. Farabi y livre la clé de lecture de son maître-ouvrage, La Cité vertueuse, dont les intentions reçoivent un éclairage surprenant. Celle-ci n’est seulement l’apparente collection d’idées que devraient soutenir les habitants de la cité philosophique. C’est d’abord une oeuvre qui, par les contradictions délibérées qu’elle renferme, avait pour but de susciter l’opposition des lecteurs capables de repérer et de réfuter ces contradictions. Ces lecteurs devaient ensuite être recrutés et formés par le philosophe. Le Régime politique, en plus d’offrir une ultime présentation systématique de toute sa pensée, révèle la portée performative que Farabi donnait à l’écriture philosophique et confirme que ses projets politiques étaient bien au coeur de toute sa pensée.Présenté et traduit par Philippe Vallat.