Résumé
La guerre d'Algérie est souvent considérée d'une manière globale, comme si le pays était homogène et uniforme. L'approche géographique, en replaçant les événements dans leur contexte physique, territorial et humain, permet de dépasser cette vision. Ainsi, les plaines, faiblement peuplées en 1830, ont été le principal terrain d'action de la colonisation française qui a réalisé leur mise en valeur, tout en accaparant la propriété de la majeure partie de leur sol, d'où une inégale répartition de la population dite européenne à travers l'espace algérien. S'y ajoute la disproportion entre les deux populations dans différents types de villes et de campagnes. Les organisateurs de l'insurrection ont su tirer un judicieux parti des données physiques et humaines de leur pays, adapter les maquis au relief et calquer leur organisation en wilayas sur la carte ethnique de l'Algérie musulmane. Prendre en compte ces données est indispensable à qui veut mieux comprendre le déroulement de la guerre qui a mis fin à la colonisation de l'Algérie. Tel est le propos de cet atlas qui, avec ses 68 cartes et graphiques, présente de manière claire et synthétique les étapes de la conquête coloniale au XIXe siècle, les prémisses du conflit dès les années 1940, la guerre elle-même (1954-1962) et les déchirements provoqués par l'imminence de la décolonisation, jusqu'aux accords d'Évian signés le 18 mars 1962.