Résumé
Nul ne peut nier l'existence d'une éducation sexuelle. Négative, elle s'exprime par des interdits : interdiction de se toucher, de poser des questions sur l'évolution de son corps. Négation, refus du corps, qui se reflètent dans le langage des adultes, comme si l'on craignait de stimuler les pulsions sexuelles des adolescents en reconnaissant les nouvelles fonctions de leur corps. Éviter de parler du corps, c'est en renier la fonction sexuelle, pour une meilleure maîtrise de ses pulsions. Attitude qui enfonce les adolescents dans une ignorance et des préjugés ne pouvant en aucun cas les aider à assumer leur puberté. La puberté, dans la société marocaine, permet de saisir l'importance du poids de la culture sur les comportements des jeunes. Le processus de la ménopause, comme celui de la puberté, n'échappe pas à l'emprise de la tradition et les comportements qui en résultent découlent du conditionnement social, héritage d'un long passé où le corps féminin est tantôt sublimé, tantôt réduit à l'état de souillure. La manière avec laquelle est vécue la ménopause dépend aussi de la façon dont les femmes perçoivent leur féminité : si la féminité est déterminée par la procréation, les femmes, désormais stériles, vivent leur ménopause comme une castration. Asexuées, amputées de leur pouvoir de séduction, elles font le deuil de leur sexualité. Les hommes, eux, évoluent dans une société qui leur apprend que plus un homme prend de l'âge, plus sa puissance sexuelle augmente. La médecine parle d'andropause, les hommes la réfutent. Le culte de la virilité perdure