Résumé
Ce livre explore le Grand Sud marocain, son désert et ses oasis, selon un cheminement à la fois généalogique, historique, patrimonial et esthétique.
Le Maroc saharien est un patrimoine composé d’eau, de palmes et d’ingéniosité humaine, où les oasis constituent un miracle de l’eau en zone aride. On attribue à Ptolémée la comparaison du Sahara à une peau de panthère dont le fond jaune représente le désert et les tâches noires les oasis. Cette image sera souvent reprise par les explorateurs européens du XIXe siècle, qui trouveront dans l’héritage des traités arabes de géographie un guide pratique pour la connaissance de l’espace saharien, étendu de l’Atlantique jusqu’à la Mer Rouge.
C’est en 1900, lors d’une mission visant l’étude de l’organisation des irrigations dans le Sud algérien et tunisien, que Jean Brunhes sera amené à réfléchir sur les oasis du Sahara et à les considérer comme des établissements humains spécifiques. La mission sera pour lui l’occasion de rendre hommage à l’indépendance et à l’originalité des populations locales qui ont su créer et développer des oasis enracinées en plein désert. ''Ce sont, écrit il, de véritables chefs d’œuvre de l’art de la culture et au premier abord de véritables paradoxes que ces oasis ainsi constituées au Sahara par des hommes qui n’ont pu disposer ni d’eaux courantes, ni d’eaux jaillissantes ; ici et là, le résultat est obtenu, grâce à un travail extraordinairement acharné.''
C’est de cet art de la culture dans les conditions extrêmes dont parlent les deux auteurs de ce livre, pour comprendre ce qui fait des oasis des établissements humains exceptionnels. L’homme y est contraint de dépenser de grands efforts et des trésors d’ingéniosité pour arracher au désert une culture jardinée, soignée et productive. Ainsi, les oasiens ont réussi à atteindre une haute perfection de la culture malgré les conditions extrêmes et défavorables : une prouesse géographique, technique, culturelle et patrimoniale dont témoignent le texte et les photographies de cet ouvrage.