Le miroir des aveugles: le grain amer

Le colonel Amir Zawaly, héros de toutes les guerres passées, en retraite d'Etat dans la Zone hautement gardée (SHC) au bord de la mer, a investi son argent dans le commerce de la mort. On y fait des affaires ! La famille des révolutionnaires permanents, menaçante pieuvre, le cerne et guette son bien. Elle connaît le secret le mieux gardé de sa vie, elle en joue, le fait chanter. Il lui faut se méfier aussi des autres, les tueurs, hadoûk. Dans la zone sécurisée, le fusil du colonel n'a plus rien à abattre, sinon le blanc des mouettes, ce blanc trop chargé de souvenirs. Il s'emploie, avec son vieux chien, à éradiquer ces oiseaux de malheur. Mais il y a la rosette et le drame. Dans le même temps, sur la même plage hautement gardée, Aïcha l'artiste, que les tueurs ont mutilée et rendue muette, sculpte dans le granit l'œuvre qui frappera de stupeur les gens de l'establishment algérien local, tandis que l'humble amitié humaine circulera dans le langage des sourds-muets. Un magnifique suspense romanesque, miroir, lucide et ourlé d'espérance, de l'autre suspense terrible et journalier. '' Sentir l'âme d'un pays et pouvoir le faire respirer aux autres, c'est le seul critère. '' (Waciny Lârej) Traduit de l'arabe par Zaynab Lâwaj.