Résumé
e nouveau volume des "Contes des sages" met en scène un personnage que l'on retrouve dans la tradition orale de tout l'Orient musulman et qui porte, suivant les pays, le nom de Djeha ou de Nasreddine Hodja. L'ouvrage le suit pas à pas et nous conte les mille et une aventures de ce sage-fou aux semelles trouées, entre ruse et débrouillardise. De Grenade à Samarcande, de Bassora à Cheik Saïd, d'El Djezaïr à Kandahar, d'Istanbul à Ouadane en Mauritanie, en passant par la Kabylie, tous le connaissent.
C'est le propre de Djeha de rassembler dans un même rire Arabes du Yémen, du Rif, de l'Iraq, du Liban, de Mauritanie, du Mzab. Il prend le nom de Nasreddine Hodja en Turquie ou en Perse, de Goha en Egypte, de Giufa en Sicile, de Grossu Minutu en Corse, de Goa en Espagne, de Effendi en Chine, de Ch'ha chez les juifs d'Afrique du Nord. Sous des dehors parfois niais, Djeha se montre suprêmement habile.
Il mystifie ses semblables ou les berne pour vivre à leurs dépens. Fertile en expédients, il est capable par son esprit d'à-propos de se tirer des situations les plus délicates. Petit paysan, modeste, marchand ou simplement journalier, il possède parfois un lopin de terre et promène son âne. Presque sage, du moins homme avisé, Nasreddin se fait parfois philosophe. Et au travers de ces contes arabo-turco-persans de "sagesse facétieuse", il convie le lecteur à un plaisant voyage, dans un islam à la liberté frondeuse.