Résumé
Comment la malédiction biblique de Cham (condamnation à l'esclavage et châtiment par la noirceur de l'épiderme de sa descendance) fut-elle détournée en terre d'islam afin de justifier l'esclavage des Noirs ? Le Coran a-t-il vraiment programmé la fin de l'esclavage ? Pourquoi Muhammad qui aurait pu l'interdire, comme il a prohibé l'alcool, les jeux de hasard et l'usure, ne l'a-t-il pas fait ? La suppression de l'esclavage en islam ne se serait-elle accomplie que contrainte par de fermes pressions extérieures ? Voici quelques-unes des nombreuses questions soulevées par cet ouvrage. L'auteur analyse et compare les situations en Tunisie (où le décret d'affranchissement, en 1846, précède de deux ans l'abolition en France) ; en Arabie Saoudite (où La Mecque, territoire sacré, fut longtemps un marché d'esclaves) ; au Maroc (où l'esclavage ne fut jamais formellement aboli) ; en Mauritanie (où d'anciens esclaves doutent encore de l'efficacité de l'abolition étatique et ne jugent valide que la formule religieuse d'affranchissement prononcée par le maître) et au Soudan (où l'esclavage a connu une résurgence dans le cadre de la guerre civile de 1983 à 2005). II montre encore comment, au moment des abolitions, les jurisconsultes musulmans ont déployé subterfuges, fictions légales ou ruses jurisprudentielles pour faire concorder réalité sociale et légalité divine, et comment, partout, les maîtres d'esclaves résistèrent opiniâtrement à la disparition de ce