Sans haine, ni passion: pages d'histoire de l’Algérie combattante

Je l'ai fait sans passion, ni réflexion outre mesure, m'efforçant d'ouvrir une brèche à travers laquelle il deviendrait possible de revivre ce passé qui nous est cher, avec la même vivacité et le plus d'objectivité possible J'ai évité » autant que faire se peut toute passion déformatrice ; je n'ai pas non plus essayé de me mettre en valeur dans cette énumération de faits tout au long de laquelle je donne plutôt l'impression d'être emporté par un courant qu'être à la barre. J'ai choisi un narrateur avec lequel j'ai fait un voyage dans le temps et comme ce sujet se trouve être la personne que je connais le mieux, pour avoir été mon « compagnon inséparable », en l'occurrence ma propre personne, je l'ai prise comme exemple parmi tant d'autres. Les faits sont réels dans leur fond mais cela ne veut, en aucune manière, dire qu'ils sont indiscutables dans leurs contours, leurs motivations et leur interprétations. Des événement que nous avons vécus, chacun de nous n'a retenu qu'une partie en raison de sa position hiérarchique, sa situation géographique, sa culture et bien d'autres données. Si j'avais à schématiser la question, je dirai que chacun fait ressemble en soit à une énorme polygone duquel on ne peut retenir que le reflet d'une ou de quelques facettes et dont la reconstitution exacte nécessite le témoignage de plusieurs acteurs. Pour qu'un fait puisse être reconstitué par une seule personne, il aurait fallu que celle-ci en ait connu les tenants et les aboutissants et ait supervisé la préparation et l'exécution et , même dans ce cas précis, les expériences ressenties ailleurs, lui échapperaient.