Résumé
Le Moyen-Orient est souvent associé à une modernité avortée, à l'islamisme ou encore au tribalisme. Au-delà de ces grilles de lecture qu'il revisite, cet ouvrage définit le Moyen-Orient contemporain comme le produit d'une histoire mouvementée. Il analyse notamment la question de l'autoritarisme, trait commun à l'ensemble de la région qui surdétermine le fait politique, en partant du double concept d'hégémonie et d'ingénierie sociale. Il insiste sur la reproduction des États autant par la coercition que par une série de ressources de durabilité, parmi lesquelles un complexe jeu de cooptation.
Prenant acte d'une fatigue sociale généralisée qui se traduit par une démobilisation ancrée dans la durée, il souligne l'importance de nouveaux modes de résilience et de contestations observés dans de nombreux pays de la région.
Enfin, il accorde une attention particulière aux faits communautaires et minoritaires, produits de processus historiques complexes, aux rapports intergénérationnels et aux représentations du corps comme autant de déterminants de l'action politique et dans certains cas du radicalisme, islamiste ou non, dans l'ensemble du Moyen-Orient.