Résumé
Partisan d'une politique étrangère équilibrée entre les pays arabes et Israël, le président Mitterrand prend l'initiative, en 1989, d'inviter le leader de l'OLP à Paris. Malgré les pressions et la vindicte d'une partie des communautés juives de France et de l'Etat hébreu, le chef de l'Etat français résiste aux pressions et exige le respect de la liberté et de la souveraineté de la France. Pourquoi la volonté du chef de l'Etat français de renouer le dialogue entre les parties en conflit a-t-elle provoqué tant d'hostilité chez les dirigeants israéliens et chez les Juifs de France ? Comment expliquer cette main tendue au chef de l'OLP alors que Mitterrand avait, jusque-là, été un fervent partisan de la cause israélienne ? Quel héritage reste-t-il de cette ligne politique et est-il encore possible, pour la France, de défendre une politique étrangère indépendante au Proche-Orient ?
En remontant aux origines de la politique étrangère de la France dans la région depuis le début du 20ème siècle jusqu'après la Seconde guerre mondiale, en revenant sur des chapitres capitaux de l'histoire de France notamment la traite puis la colonisation, ce travail rigoureux permet de comprendre pourquoi il est si difficile pour un président français de reconnaître l'Etat palestinien et de jouer un rôle décisif en faveur de la paix au Proche Orient.
A l'appui de son analyse, l'auteur publie divers documents issus des archives de l'Elysée ainsi que des documents inédits du Parlement européen.