Résumé
En décembre 2004, la Commission européenne et les chefs d'État ont décidé d'engager des négociations avec la Turquie : elles commenceront en octobre 2005 et s'étaleront sur une dizaine d'années. L'adhésion pourrait se faire à l'horizon 2015, quelle que soit l'issue du projet constitutionnel de l'Union européenne à 25. Quels sont les défis de cette adhésion pour la Turquie et pour l'Union européenne ?
L'histoire et la géographie permettent-elles de situer les frontières de l'Europe (partie 1) ? La Turquie peut-elle respecter tous les critères politiques de Copenhague (partie 2) ? Peut-elle relever les défis économiques (partie 3) ? Après la crise de 2001, la plus grave de l'après-guerre, les autorités turques, sous le contrôle du FMI, ont amorcé un virage substantiel. La croissance est au rendez-vous. Mais intégrer l'Union européenne exigera de se rapprocher des règles communautaires. Du point de vue de l'Union européenne (partie 4), quel sera le coût de l'adhésion ? Quelles seront les conséquences démographiques de l'entrée de ce pays presque aussi peuplé que les dix États qui ont rejoint l'Union européenne en 2004 ? Comment l'Union européenne pourra-t-elle fonctionner sur le plan politique tout en maintenant un certain degré d'homogénéité ? L'entrée de la Turquie va-t-elle accroître les risques de délocalisations ? Enfin (partie 5), cette adhésion peut-elle rassembler des chrétiens et des musulmans et tourner la page de la guerre des civilisations ou risque-t-elle de dénaturer le projet européen ?