Résumé
De la fin du VIIIe siècle à la moitié du Xe siècle, Bagdad concentre les forces littéraires arabes et les porte à maturité. Une longue tradition poétique s'y recueille, y trouve sa formulation théorique et son illustration, cependant que des tendances plus modernistes travaillent le modèle classique. S'il est un Siècle d'or des lettres arabes, c'est en ce lieu et en ce temps qu'il s'épanouit. Pour donner un aperçu significatif de ce corpus foisonnant, les auteurs ont puisé largement dans l'oeuvre d'Abû Nuwâs, Abû Tammâm , Ibn ar-Rûmî et Ibn al Mutazz, quatre voix immédiatement reconnaissables par une liberté de ton et une maîtrise de haute volée. D'autres poètes d'importance (Bashshâr, Muslim, Al- Buhturî, Al-Abbâs ibn al-Ahnaf) fournissent un intéressant contrepoint aux genres amoureux, bachique, descriptif ou laudatif, lorsqu'ils n'illustrent pas avec vigueur le genre sapiential (Abû l-Atâhiya).